mardi 25 janvier 2011

Strawberry Story - Coming back to Ashlands Road


Amusons nous une nouvelle fois à faire un peu d'archéologie. Avec Strawberry Story, l'un des meilleurs groupes d'indie(fuzz)pop qui ait jamais existé. Strawberry Story s'est formé à la fin des années 80, en Angleterre, et était composé d'Hayley (voix), Rex (guitare rythmique), James (guitare lead) et Paul (basse et boîte à rythmes). Entre 1988 et 1994, ils ont sorti une poignée de singles, quelques cassettes et flexis, participé à une foule de compilations et ont splitté laissant l'image d'un groupe qui a vécu à fond, comme la plupart de leurs chansons, une aventure musicale avant tout basée sur le fun. Alors qu'ils tombaient un peu dans l'oubli mais qu'ils restaient néanmoins bien vivants dans la mémoire de ceux qui ont pu les apprécier à l'époque, ils se sont reformés à la fin de la dernière décennie pour quelques concerts et deux CDs sortis aux Etats-Unis et en France. Quoi qu'il en soit, Strawberry Story fut sans doute l'un des groupes les plus fabuleux au sein de l'univers si prolifique de l'indie-pop britannique. Il fut aussi l'un des plus généreux en participant à une vingtaine de compilations et de flexis.
Du point de vue du style, Strawberry Story représente la face de l'indie-pop la plus "pure" de par son côté drôle, désinhibé et enjoué. Alors que leurs "collègues" et amis des Fat Tulips et des Haywains ont utilisé les fondamentaux de douceur et d'innocence (pour les premiers) ou de pur fun et de jolies mélodies (pour les seconds), Strawberry Story a réussi à condenser tous ces ingrédients en y combinant de magnifiques chœurs, une vélocité sonique et la voix enfantine d'Hayley, un petit bout de chanteuse arborant toujours un large sourire. A ses côtés, trois popkids : Rex et James jouaient des guitares et composaient les chansons tandis que Paul officiait à la basse et à la programmation de la boîte à rythmes.
L'histoire du groupe a donc commencé en 1988, avec "Thinking of Julie", leur premier 45 tours, paru sur leur propre label, Daisy Chain Records, confirmant encore l'adage qui veut que l'on ne soit jamais aussi bien servi que par soi-même. Mais le groupe a toujours conservé un mauvais souvenir de ce disque et omettra régulièrement de signaler son existence lorsqu'il sera question de sa discographie. D'ailleurs, les chansons y figurant n'apparaissent même pas sur la compilation CD regroupant tous leurs 45 tours, sortie sur Vinyl Japan. Le point de départ de leur production musicale se situe donc en 1989 et 1990 avec la sortie du flexi "The literary achievement of soft fruit" et du 45 tours "Easy peazy lemon EP", toujours sur Daisy Chain Records. En Espagne, Elefant Records publie également quelques copies du flexi. "Easy peazy lemon EP" est un disque qui vous scotche dès la première écoute. Sur ce disque, "Gone like summer" commence avec une douce voix enfantine avant de s'emballer frénétiquement. Hayley chante, et crie presque parfois, les guitares sous distorsion déversent leur flot mélodique pendant qu'un orgue Hammond et une batterie espiègles marquent le rythme. En moins de trois minutes, l'effet est saisissant. "Kissamatic Lovebubble" (délicieux titre) reprend la formule à son compte. Le ton est donné et le groupe s'est forgé un son.
Sur "The literary achievement of soft fruit", sorti en 1990, le résultat est sensiblement différent du précédent disque mais tout aussi génial. Deux chansons sont au menu. Si "Buttercups and daisies" reprend la recette des guitares distordues, leur volume sonore est plus atténué. Des percussions viennent également ajouter une nouvelle touche dans leur musique. La grosse surprise du disque vient du magnifique "Midsummers daydream", une ballade acoustique calme et ultra-mélodique qui laisse présager de futures merveilles du même acabit et les placent au même niveau que leurs futurs compagnons de labels, les Fat Tulips.
Les mois passent. En 1991 et 1992, Strawberry Story enregistre deux 45 tours pour deux des plus importants labels indie-pop d'alors : Parasol et Heaven Records. Sur le premier, intitulé "Caroline", les trois chansons prouvent que le groupe a atteint sa maturité avec notamment "Ashlands Road", une ballade devenue mythique tant tout popkid gratouillant sur une guitare rêverait de l'avoir écrite. C'est définitivement l'un de leurs "tubes" et on le retrouvera fort logiquement sur la compilation"Waaaaah ! CD". Sur Heaven, le label de Nottingham, fondé par Matt, batteur des Fat Tulips, sort "Small and slightly rounded", peut-être leur meilleur disque, comprenant quatre titres. "Chicken biscuit" est encore une chanson douce, avec une belle orchestration. Du pur sirop ! Quant aux trois autres, elles affirment définitivement la face noisy du groupe. Parmi celles-ci, "Twenty six" restera comme l'un de leurs meilleurs morceaux.
Ces deux disques leur permettent de se faire remarquer par le label Vinyl Japan où paraît le CDEP "The man with the stereo hands". On y trouve encore une somptueuse ballade, "Precious", aux délicates paroles évoquant les petits déjeuners en amoureux, côtoyant un "I never loved you" alternant explosions noisy et passages romantiques. Un délice. La carrière du groupe se poursuit avec "Lucky aubergine", un second CDEP, toujours sur Vinyl Japan, dans la veine du précédent. Le label nippon publie ensuite une compilation, "Clamming for it", regroupant la plupart des disques du groupe exceptés... le premier et le dernier. Le groupe se sépare. Jusqu'à sa reformation en 2007. Là, ils sortent sur Cloudberry Records "Sci-fi guy", un CD-R 3" avant de sortir en septembre 2008 le CD qui sonnera le glas d'une belle histoire indie-pop : le EP "Summer scene" sur Anorak Records.
On peut aujourd'hui trouver ça et là un tant leurs anciens disques que les plus récents à des prix pas trop exhorbitants. Si vous les dénichez, achetez les les yeux fermés. C'est tout simplement du fun sans date d'expiration !

A écouter
- "Thinking of Julie", 45 tours, 1988, Daisy Chain Records.
- "Easy peazy lemon EP", 45 tours, 1990, Daisy Chain Records.
- "The literary achievement of soft fruit", flexi, 1990, Daisy Chain Records.
- "Small and slightly rounded EP", 45 tours, 1991, Heaven Records, HV 05.
- "Caroline EP", 45 tours, 1991, Parasol Records, PAR 005.
- "Clamming for it", CD, 1993, Vinyl Japan, ASK 25.
- "The man with the stereo hands", maxi 45 tours et CD, 1993, Vinyl Japan, TASK 11.
- "Lucky aubergine", maxi 45 tours et CD, 1994, Vinyl Japan, TASK 24.
- "Sci-fi guy", CD-R 3", Cloudberry Records, 2007, Cloudberry 65.
- "Summer scene", CD-R, Anorak Records, 2008, Anorakcd 9.

Sur quelques compilations
- "For the love of Billy" et "I still want you", sur "You can't be loved forever 2", cassette.
- "Behind this smile", sur Windmill flexi 2, flexi, 1990, Windmill Records, Windmill 2.
- "For the love of Billy", sur "Positively teenage", cassette.
- "Roses", sur "Just another... compilation", Flippin Ace Recording Co.
- "The live and time...", sur "Instants of pleasure", cassette, Blam-A-Bit, BLAM 001.
- "This time baby", sur "Corrupt postman", cassette, Windmill Records.
- "Made of stone", sur "Bobby Stokes salutes the fall of Manchester", cassette, Ambition Records.
- "Close my eyes", sur "Big Muff", cassette, Big Muff fanzine.
 - "Buttercups and daisies", sur "Audacious", cassette, Lovely Records, LOCA 01.
- "Well what do you think of that then", sur "Are you ready", cassette, Windmill Records.
- "Kissamatic lovebubble", sur "And they call it pop", cassette, Fragrant.
- "Tell me know", sur Woosh flexi 2, flexi, 1988, Woosh Records, WOOSH 002.
- "Behind this smile", sur "Mind the Gap - The tape", cassette, 1990, Mind The Gap, MTG 2.
- "Ashlands Road", sur "The Waaaaah ! CD", CD, 1991, Bring-on-Bull Waaaaah, BULL 3-0.
- "Caroline" et "Close my eyes", sur "Waaaaah Single N°1", split 45 tours avec Kind et Dalek Beach Party, 1991, Bring-on-Bull Waaaaah, BULL 2-0.

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