mercredi 12 janvier 2011

The Haywains - Doing it for fun


Il y a dix-huit ans, lorsque le premier numéro de mon fanzine Anorak City voyait le jour, j'avais eu envie d'interviewer The Haywains. Dix-huit ans après, alors qu'il n'existe malheureusement plus, c'est toujours la même envie qui me pousse à évoquer ce groupe qui aura accompagné depuis toutes ces années bon nombre de mes soirées - et parfois des nuits -, certains réveils (vous savez, quand on a besoin d'un bon coup de starter), mes vacances (rien de tel l'été pour aller à la mer... ou n'importe où ailleurs). Car qui peut mieux caractériser l'esprit indie-pop que les Haywains ?  Les Fat Tulips ? Strawberry Story ? J'y reviendrai. Des guitares toujours fuzzy mais jamais inutilement noisy, des morceaux sculptés autour de quatre accords en n'oubliant jamais les nécessaires refrains accrocheurs, un design influencé 50's toujours impeccable, des concerts endiablés où le plus réfractaire des musicophobes n'aurait pas pu s'empêcher de taper du pied, The Haywains c'était tout ça et beaucoup plus même. Aujourd'hui, ils sont au même titre que les Brilliant Corners, les Housemartins ou Heavenly, entrés dans la légende, que dis-je, le Panthéon de l'indie-pop au terme d'une histoire, hélas !, aussi courte que leurs morceaux toujours calibrés au bon format.
Les débuts de ce groupe anglais originaire de la campagne environnante de Bath et de Bristol - de Midsomer Norton pour être précis - remontent au printemps 1988. Six ados s'ennuient. Fans de musique 60's, des Undertones, des Wedding Present, d'Orange Juice, des Brilliant Corners, des Smiths et du Monochrome Set, ils décident de fonder un groupe. The Haywains sont nés. Tout va ensuite très vite. Le premier concert, où, ivres, ils font un peu n'importe quoi, leur servira de leçon !? Ils enregistrent, très vite aussi, leurs premiers morceaux - toujours en 1988 le label Woosh leur sort un flexi, "The surfin' trowbridge" - et créent - comme le veut l'adage, on n'est jamais mieux servi que par soi-même - leur propre label, Emily's Shop Records. Tout juste un an après leur formation, en août 1989, ils sortent leur premier single qui est désormais un classique du genre : "Fisherman's friend". Même si la vague 1986 est passée, que les Haywains se risquent à aller à contre-courant et que désormais le monde vibre sur les sonorités "Madchester", le 45 tours reçoit, grâce à sa fraîcheur, un accueil favorable tant en Angleterre qu'à l'étranger. Suit toute une ribambelle de 45 tours, de flexis, de participations à des compilations sur des petits labels en Europe et aux Etats-Unis. En 1991, c'est sur leur propre structure et avec leurs propres deniers qu'ils éditent leur premier LP, un disque que, vingt ans après, on prend toujours autant de plaisir à écouter, "Never mind Manchester, here's... The Haywains", le bien nommé ! L'année suivante, ils signent sur Vinyl Japan. Le single "Rosanna" précède leur second album, "Desperately seeking something", publié en 1994. Autant de disques qui feront d'eux l'un des groupes les plus incontournables et les plus appréciés de la scène indie-pop des années 90. En 1995, sort sur le label espagnol Elefant Records leur dernier single, "Why do I get the feeling your mother hates me ?", qui, à lui seul, par sa pochette toujours très empreinte de l'imagerie des années 50, son titre ironique et ses mélodies toujours urgentes mais jamais bâclées, symbolise leur esprit.
Pour ceux qui auraient raté le début, une compilation, "Get happy with The Haywains", regroupe leurs 45 tours et flexis aujourd'hui quasiment impossibles à dénicher. C'est en août 1996 qu'ils annoncent leur concert d'adieu. Celui-ci a lieu chez eux, presque à la "maison", puisqu'il se déroule à Midsomer Norton au même endroit où ils avaient fait leurs premiers pas sur scène pile-poil sept ans auparavant. Le dernier ? Pas vraiment. Un autre concert, en février 2001, permet au groupe de se retrouver. Leur fraîcheur est intacte. La pop, ils savent toujours en jouer et la flamme est toujours bien présente. Cette flamme qui donne envie de perpétuer leur esprit : "Doing it for fun".

THE HAYWAINS
Les principaux "acteurs" : Jeremy Hunt (chant), Rachel Jones (chant), Paul Towler (guitare), Dave Yelling (basse), Marc Bendell (batterie).
Les "intermittents" : Richard (guitare), Benny (guitare), Lee (chant), Katie (chant), P.S. (basse), Boyd (basse), Jim (basse), Nyez (batterie) et Pete (batterie).

A écouter sur des compilations
- "Stand with you", compilation cassette "Turquoise days", 1988.
- "Fisherman's friend", compilation cassette "Now that's righteous"", 1988.
- "Shine", compilation cassette "Corrupt postman", 1988.
- "Forget me not", flexi, Windmill, 1989.
- "Kill karaoke" et "Dusty Springfield", compilation CD "Waaaaah !", Bring-on-Bull, 1991.
- "Rosanna", compilation CD "What do you want a Japanese to do ?", Vinyl Japan, 1992.
- "Emily's shop", compilation CD "What do you want a Japanese to do again ?", Vinyl Japan, 1993.
- "I have a confidence", compilation LP/CD anti-fasciste et anti-raciste "The sound of music", Bring-on-Bull, 1993.
- "Just the job", compilation "Our floating images of youth", Vinyl Japan, 2000.

A voir
- "Bye bye boyfriend", compilation vidéo "Munch Part 1", Season Records, 1993.

A écouter
- "The surfin' trowbridge", flexi 2 titres, Woosh, 1988.
- "Fisherman's friend", 45 tours 4 titres, Emily's Shop, 1989.
- "The freshen up EP", 45 tours 3 titres, Blam-a-Bit, 1990.
- "Never mind Manchester, here's... The Haywains", LP 14 titres, Emily's Shop, 1991 ; ré-édition CD 15 titres, Vinyl Japan, 1993.
- "Snuggle up warm with The Haywains", 45 tours 2 titres, Four Letter Words, 1991.
- "Rosanna", maxi 45 tours 4 titres, Vinyl Japan, 1992.
- "Get happy with The Haywains", compilation CD 19 titres, Vinyl Japan, 1993.
- "Desperately seeking something", LP/CD 14 titres, Vinyl Japan, 1994.
- "Why do I get the feeling your mother hates me ?", 45 tours 4 titres, Elefant Records, 1995.
- "Get happy with The Haywains", cassette démo 8 titres, 1988.
- "In bed with The Haywains", cassette live 10 titres, Elefant Records, 1991.
- "No sleep 'til membury", cassette live, 1992.
- "More songs about radstocks and girls", CDR live, 2001 (22 copies !!!).

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