jeudi 20 janvier 2011

The Cudgels - Joy bang !


La première fois que j'ai entendu The Cudgels j'en ai été tout retourné. Le morceau s'appelait "Big pink" et il figurait sur l'une de ces nombreuses compilations cassettes qui sortaient ou fleurissaient un peu partout au début des années 90. Ce qui m'a d'emblée frappé, c'était ce son unique, rêche, ce duo de voix masculin-féminin soutenu par des guitares tournoyantes qui vous emmènent haut, très haut. Le tout soutenu par une batterie et une basse métronomiques et un clavier ayant revêtu ses plus beaux atours 60's. Malgré une carrière "météoritique" (deux 45 tours, un flexi, une cassette, un album et quelques participations à des compilations), le groupe a pourtant laissé une empreinte importante dans le joyeux monde de l'indie-pop. Peut être parce que les frères Davies (ça ne s'invente pas...) - Andy et Stephen en l'occurrence et non Ray et Dave des Kinks - et leurs amis ont commis un sans faute. Peu de disques mais que du très bon donc, avec quelques hymnes même, comme l'indémodable "Joy bang !" ou le jubilatoire "5th Columnist".
Petit retour donc, sur l'histoire des Cudgels, avec le concours de Stephen (que je remercie au passage pour sa précieuse aide). "Tout a vraiment commencé à l'été 1986, m'a-t-il rappelé, Carlos Land, Andrew Davies, mon frère, et moi avons décidé de former un groupe. Nous étions inspirés par des groupes comme The Sea Urchins, Mighty Mighty, The Wedding Present, The Soup Dragons, Razorcuts, Shop Assistants." Andy compose les chansons, joue de la guitare et chante. Stephen joue de la basse. Quant à Carlos, il s'affaire sur une caisse claire et une grosse caisse qu'il a achetées d'occasion. "Tout ça était très basique et tout ce que nous voulions était faire quelques concerts près de chez nous, à l'époque Birmingham et pourquoi pas pousser jusqu'à Bristol ou Londres", ajoute Stephen. Assez rapidement, le groupe s'entiche de quelques fans, alors qu'il n'a enregistré que deux cassettes en répétition et fait autant de concerts à Dudley et Wednesbury. "Des concerts qui se sont bien passés, se souvient Stephen, nous avons ensuite demandé à une amie, Tracey Eastwood, de nous rejoindre au chant et au clavier. Nous avons alors enregistré notre première cassette démo." On est fin 1987 et le groupe commence à engranger les concerts et suscite l'intérêt des fanzines. "Des maisons de disques nous demandaient même des cassettes", abonde l'ancien Cudgel et, début 1988, le groupe est même sur le point de sortir un disque sur ce qui allait devenir le mythique Sarah Records. "Matt aimait beaucoup notre groupe mais comme le label venait juste de sortir ses premiers disques, il n'avait pas assez d'argent pour nous sortir quelque chose à ce moment-là." Manque de chance. Le temps passe et finalement The Cudgels ne sortiront rien sur Sarah Records. D'autres s'en chargeront. Tous, peut être moins prestigieux, mais aussi mythiques : Blam-A-Bit, Bring-on-Bull Waaaaah !, Rutland Records, Sunday Records et Lovely Records.
Quoi qu'il en soit, The Cudgels auront laissé de très bons souvenirs à tous les fans d'indie-pop. Quant à Stephen, il avoue que sa période préférée avec ce groupe a été celle des débuts, de 1986 à 1988 : "C'était très excitant même si nous étions un très petit groupe. Mais nous avions de vrais fans. Très fidèles." The Cudgels était l'un de ces groupes créés par des fans de musique, pour qui cette motivation est l'unique raison de faire de la musique. "On s'en foutait de faire carrière ou de l'argent, conclut Stephen, pour ma part, tout ce que je voulais, c'était faire un 45 tours puis splitter parce que c'était notre ambition au départ. Et puis finalement, nous avons fait beaucoup plus que tout ce que nous espérions." Ce que devrait être le postulat de départ de tout groupe, en somme.

Après s'être séparés, on a retrouvé quelques ex-Cudgels dans différents groupes comme Oporto, The Proctors et plus récemment The Winnebago Orchestra.

THE CUDGELS, ils en furent : Andrew P. Davies, voix et guitare, Stephen P. Davies, basse et batterie, Noel O'Donnell, basse, Carlos Land, batterie (1986-1987), Tracey Eastwood, voix et clavier (1987-1993), Marc Grove, batterie (1987-1988), Gavin Priest, guitare et voix, (1989-1992), Adrian "Josef" Jones, batterie (1989-1993).

A écouter
- "In the shadows", 45 tours, Blam-A-Bit, BLAM 013.
- "Coitus with The Cudgels", cassette, Rutland Records, RUTT 18.
- "Belly button sundae", flexi, 1991, Lovely Records, LOFA 05.
- "Joy bang !", 45 tours, 1991, Sunday Records, SUNDAY 008.
- "God's children", LP/CD, juillet 1992, Bring-on-Bull Waaaaah !, BULL 9-0.


Sur quelques compilations
- "Summer colours", sur "The Waaaaah ! CD", CD, septembre 1991, Bring-on-Bull Waaaaah !, BULL 3-0.
- "Big pink", sur "The jingle-jangle pop EP", flexi, Blam-A-Bit, BLAM 008.
- "Watermeadow dream", sur le "Waaaaah ! single n°2" (avec Kind, The Dufflecoats et The Cudgels), 45 tours, janvier 1992, Bring-on-Bull Waaaaah !, BULL 2710-32.
- "Motorbike", sur "Just another... compilation", cassette, Flippin Ace Recording Co.
- "Big pink", sur "Shiver me timbers", cassette, Rutland Records, RUTT 16.
- "What do I get", sur "Bobby Stokes salutes the fall of Manchester", cassette, Ambition Records.
- "5th Columnist", sur "Honey at the core", cassette, Red Roses For Me, RRT 02.

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