mercredi 6 juillet 2011

The Kensingtons - Perfect pop songs


Voilà vingt ans qu'avec Stewart nous sommes en contact. A l'époque, il venait de monter les Kensingtons. Un flyer évoquant le groupe s'était glissé dans l'un de ces nombreux courriers que l'on s'échangeait avec des fans d'indie pop du monde entier. Et puis des chroniques élogieuses dans des fanzines ça et là m'avaient poussé à vouloir en savoir un peu plus sur ce groupe. Un courrier envoyé à Stewart. Quelques jours plus tard, une démo, en cassette. Conquis, j'avais alors demandé au groupe de figurer sur "Teeny Poppers", la première sortie en forme de compilation parue sur Anorak Records. Stewart m'avait alors autorisé à y faire figurer le morceau "Please don't lie to me". Un choix qui fut pour moi difficile tant la démo du groupe regorgeait de "perfect pop songs". Vingt ans plus tard, c'est avec plaisir que j'ai appris le retour des Kensigtons et que j'ai ainsi eu envie de poser quelques questions à Stewart Tudor-Jackman. Un plaisir décuplé par de nouvelles compositions qui n'ont rien à envier à leurs aînées. Stewart a toujours ce don de trouver des mélodies qui paraissent simples mais font mouche à chaque fois. Et ça, je ne m'en lasse pas.

- Qu'est ce qui t'a conduit à faire de la musique ? As-tu pris des cours ou as-tu commencé à jouer par toi-même ?

Mon père jouait de la musique. Il y a donc toujours eu des guitares ou des claviers à la maison quand j'étais gamin. J'ai commencé à jouer de la guitare quand j'avais 13 ou 14 ans. Je jouais avec des amis de temps en temps. Je n'ai jamais pris la peine de prendre des leçons. Mais les premières années, j'étais tellement obsédé par la guitare qu'il m'arrivait souvent d'en jouer jusqu'à huit heures par jour. C'était vraiment ridicule quand j'y repense.

- Parlons de ton groupe maintenant. Où et quand sont nés The Kensingtons ? Raconte-moi l'histoire du groupe.

J'ai commencé à enregistrer des choses sous le nom The Kensingtons quand je vivais en Angleterre, à Leicester, à la fin des années 80. A l'époque, j'étais dans un groupe qui s'appelait Cellophane. On a sorti un single sur Pillar Box Red Records. Mais les chansons que j'écrivais pour le groupe ne plaisaient pas trop aux autres membres alors j'ai décidé de les garder pour moi. Quand je suis revenu chez moi dans le Somerset, en 1991, j'ai contacté Andy et Disc pour qu'ils jouent ces chansons avec moi sur scène. Nous avons joué ensemble de 1991 à 1994, année durant laquelle je suis reparti du Somerset. Nous avons fait la plupart de nos concerts dans notre ville, à Taunton. Mais il nous est aussi arrivé d'aller explorer d'autres contrées de temps en temps. Comme la plupart des groupes indie pop de l'époque nous avons figuré dans quelques fanzines et sur au moins un million de cassettes compilations, incluant la tienne ! Nous avons aussi sorti deux 45 tours : l'un sur Meller Welle Produkte et l'autre sur Pillar Box Red Records.

- Le groupe a donc existé dans les années 90 et fait maintenant son retour. Qu'est ce qui t'a motivé à reformer The Kensingtons ? Et est-ce qu'il s'agit de "nouveaux" Kensingtons ou est-ce toujours le même groupe ?

En fait, j'ai toujours continué à écrire et à enregistrer des chansons pour mon propre plaisir. Mais la raison pour laquelle j'ai ressorti des disques est entièrement due à deux personnes : Roque de Cloudberry Records et Jennifer de Colour Me Pop. Roque est tombé sur "Intercity baby", une chanson d'un de mes vieux singles, et a écrit quelque chose à son sujet dans son blog. Article que Jennifer a lu. Ils sont alors tous les deux rentrés en contact avec moi et comme tu le sais, Roque a sorti un EP avec cinq chansons anciennes pour ses Cloudberry Classics. Quant à Jennifer, elle a organisé un concert de reformation à Londres. Maintenant, je vis en Australie. Alors répéter pour le concert a été difficile. Je n'avais par revu Andy et Disc depuis 1995 et donc pas joué avec eux depuis ce temps-là. On a quand même réussi à répéter pendant deux jours et puis on a fait ce concert. On a été mauvais comme on peut l'être avec seulement deux jours de répétitions en quinze ans ! Mais on a vraiment aimé ce moment. Je suis donc très reconnaissant envers Roque et Jennifer pour avoir permis que tout cela soit possible.

- Qu'attends-tu maintenant de ce nouveau départ pour les Kensingtons ? Aura-t-on la chance de pouvoir écouter de nouveaux disques ? Et voir peut-être d'autres concerts ?

Oui, de nouveaux disques sortiront tant que des labels voudront bien de mes chansons. Il y a eu le EP "Death of Middle England" l'an dernier sur Cloudberry Records. Et deux autres singles sont prévus cette année avec deux autres labels : Dufflecoat Records et Anorak Records. Quoi qu'il en soit, c'est chouette que des gens aient encore envie d'écouter mes chansons. Pour ce qui est des concerts, le fait que je vive en Australie est un réel problème. D'autant que les deux autres membres du groupe sont Angleterre. Néanmoins, j'ai prévu de revenir en Europe en 2012 et j'aimerais vraiment pouvoir alors refaire des concerts.

- Tu vas bientôt sortir un EP sur le label français Anorak Records. Que peux-tu m'en dire ?

C'est vraiment bien d'être à nouveau sur Anorak après avoir figuré sur une cassette sortie en 1992 ! C'est génial de ressortir quelque chose avec vous ! Ce EP contiendra six chansons, quatre qui sont toutes nouvelles et deux que j'avais écrites dans les années 90. Elles ont toutes été enregistrées chez moi à Brisbane en 2010 et 2011. Et je pense que c'est un joli mélange de choses à la fois jangly et fuzzy !

- Comment composes-tu ? De quoi parle tes chansons ?


Pour être honnête, la plupart n'ont pas vraiment de sens. J'écris les paroles la plupart du temps en dernier et au moment d'enregistrer. Le processus habituel est le suivant : j'ai une mélodie qui me trotte dans la tête. Je tente alors de la reproduire à la guitare. De là, j'ai intérêt à me dépêcher de l'enregistrer avant de l'oublier !

- Quels sont tes groupes favoris ? D'hier et d'aujourd'hui.

Mes deux groupes préférés de tous les temps sont les Wedding Present et les Jesus and Mary Chain mais j'aime toujours ré-écouter des groupes comme Carter USM, Pop WIll Eat Itself, les Primitives, les Flatmates, Chapterhouse et les Blue Aeroplanes. Aujourd'hui, j'adore The Hobbes Fanclub, Peru, Skittle Alley, A Place to Bury Strangers, The Pains of Being Pure at Heart et d'autres encore. On peut aussi me surprendre en train de me plonger dans mes vieux disques de métal.

- Maintenant, tu vis en Australie. Pour les Français, c'est un pays très "exotique". Peux-tu m'en parler ? Comment est-ce ?


J'ai quitté l'Angleterre pour l'Australie il y a environ dix ans et je vis désormais à Brisbane, dans le Queensland. Le Queensland est célèbre pour la grande barrière de corail. Beaucoup de gens viennent ici pour ça. C'est vraiment un bel endroit pour vivre. C'est assez paisible et, le plus important pour moi, il y fait chaud. La plupart du temps, tu peux porter des shorts toute l'année, y compris l'hiver et ça, je suis totalement pour ! Ceci dit, l'Angleterre me manque souvent mais l'Australie est vraiment un endroit très agréable pour vivre.

- A part la musique, quelles sont les choses que tu préfères ? Et que
détestes-tu ?


Ma passion numéro un, c'est les soirées quizz dans les pubs. C'est la seule chose sur terre pour laquelle je suis très compétitif. J'adore ces soirées et ça m'ennuie vraiment beaucoup si je ne peux pas en faire au moins une par semaine. Sinon, il n'y a pas vraiment grand chose que je déteste. Mais il y a des choses que je ne comprends vraiment pas : l'intérêt pour le jazz, le R&B, la télé-réalité ou les plaques d'immatriculation personnalisées. En fait, je déteste véritablement les plaques d'immatriculation personnalisées.

- Le dernier mot...

J'espère sincèrement pouvoir venir en France en 2012. Tu sais, vous êtes assez exotiques aussi !