mercredi 23 février 2011

The Bats - "The guilty office", éloge de la culpabilité


Je dois bien l'avouer. Le précédent opus des Bats, "At the national grid", m'avait un peu déçu. Il m'avait laissé comme un sentiment d'inachevé, de bâclé. Une vague impression d'un groupe qui avait fait le tour de la question. Comme à bout de souffle. Ce n'est donc pas sans retenir ma respiration et avec une petite appréhension que j'ai inséré dans le lecteur CD le septième album des Bats, "The guilty office", déposé ce matin dans ma boîte aux lettres par la gentille fonctionnaire des P & T qui habituellement ne me laisse que des factures. Bref, le disque est sorti il y a deux ans déjà en Nouvelle-Zélande sur Arch Hill Recordings et est paru depuis sur diverses structures en Europe, aux Etats-Unis et en Australie. Mon exemplaire a été édité par l'excellent label Yesboyicecream (Soda Fountain Rag, Suburban Kids With Biblical Names, tribute aux June Brides...). Mea culpa, j'avais fait l'impasse jusque-là. J'avais retardé l'échéance de l'acquisition présageant un nouveau désappointement. Et puis, dès la première écoute, toute crainte a été bien vite dissipée. Dès la première écoute, j'ai su que ce disque n'aurait pas fini de tourner par ici. Dès la première écoute, j'ai su qu'il rejoindrait le cortège des classiques satellisés dans la galaxie des galettes astronomiques. Au firmament des disques parfaits de bout en bout. A l'image de la septième chanson "Satellites" qui n'aurait pas dépareillé sur "Daddy's highway", "The law of things" ou "Fear of god".
Au total, "The guilty office" compte douze morceaux. Tout commence avec deux chansons, "Countersign" et "Crimson enemy", elles aussi "pur jus" Bats des débuts. Accords tous simples, rythmiques folâtres, la voix de Kaye Woodward fait toujours mouche lorsqu'elle rejoint celle de Robert Scott sur les refrains. Tout se poursuit avec deux excellentes chansons mélancoliques, "Broken path" et "Castle lights", et une jolie ballade romantique de moins de deux minutes, "Like water in your hands". Cinq chansons et déjà pas de fausse note. Pas le temps de reprendre son souffle, "Two lines" vient enfoncer le clou de ce doux passage avec ses cordes et sa petite distorsion tout en finesse. La deuxième partie de l'album se poursuit donc avec le magnifique "Satellites", un "Later on that night" tout en douceur qui aurait pu être écrit par Grant Mac Lennan et Robert Foster, et "Steppin' out", un pur tube pop concis et terriblement efficace. Les trois derniers titres sont tour à tour langoureux avec "The I specialist", aérien avec "The guilty office" et mélodiquement imparable avec "The orchard"... Le disque se termine alors qu'il a à peine commencer. Troisième écoute, déjà, depuis ce matin. Bilan : un sans faute. Me voilà retourné comme une crêpe...
Rassuré par le fait que les Bats savent toujours écrire de bonnes pop songs, je me suis dit que cette journée commençait foutrement bien. Que je plaide coupable. Que je devrais peut être ré-écouter "At the national grid" plus attentivement. J'ai réalisé que les Bats nous enchantent depuis bientôt trente ans ! Et je ne veux pas que ça s'arrête.
Hier, un violent séisme, de magnitude 6,3 sur l'échelle de Richter, a frappé Christchurch, la seconde ville de Nouvelle-Zélande, ville d'où sont originaires les Bats. Un bilan provisoire avait fait état de plus de 75 victimes et des centaines de disparus. J'espère que Robert Scott, Kaye Woodward, Paul Kean et Malcolm Grant vont bien.

1 commentaire:

  1. Disque parfait, à mon sens aussi bon que leurs premiers albums. Il y a beaucoup de chansons à mettre en avant mais mon cœur penche pour Steppin' Out.

    RépondreSupprimer