En cette époque de réseaux sociaux, les anniversaires se résument parfois à des messages laconiques sur Facebook. Pour le mien cette année, outre de nombreux messages sur ledit réseau social, j'ai eu l'immense bonheur de recevoir l'interview de Gavin Priest.
Gavin est le chanteur-guitariste des sublimes Proctors. Il organise aussi le week-end prochain le premier Birmingham Popfest. L'occasion donc d'évoquer son groupe et ce festival.
- Peux-tu te présenter pour tous ceux qui ne te connaissent pas ?
Je suis Gavin du groupe pop à guitares The Proctors. Nous faisons une pop mélancolique avec des guitares à la fois jangly et fuzzy... Bon, je suis nul pour ce qui est de me décrire ! Tu peux peut-être compléter cette description Fabien !
- Quel a été ton premier contact avec la musique ? Qu'est-ce qui t'a amené à en jouer ?
Comme beaucoup de gens, c'est grâce à la radio. Quand j'étais enfant, j'adorais quand ils passaient à la radio "Wuthering heights" de Kate Bush ou "Bright eyes" d'Art Garfunkel. J'aimais aussi beaucoup le thème musical d'un programme télé appelé "White horses". Voilà comment a commencé ma liaison amoureuse avec la musique pop mélancolique ! Un peu plus tard, à l'école, je suis devenu un Mod, ou une sorte de croisement entre un Mod et un Rudeboy. Je portais un blouson Harrington avec des patches des Dexy's, des Specials, des Jam cousus dessus. J'étais sous l'influence des amis de mes grands frères qui m'ont aussi fait découvrir Joy Division et les Smiths. Ma grande soeur avait une guitare acoustique dont elle se servait pour jouer à l'église. J'ai découvert que les accords de "Kumbaya" étaient les mêmes que ceux de "Pretty vacant" des Sex Pistols... et voilà comment toute cette histoire a débuté ! Je me rappelle aussi de mes soeurs et moi en train de danser devant un miroir sur la compilation "Now that's what I call music" pendant que nos toasts étaient en train de brûler... Ensuite, j'ai été attiré par des trucs comme "Tunnel of love" des Fun Boy Three ou "Sign of the times" des Belle Stars plutôt que par des groupes comme les Men At Work... Puis, est venu mon amour pour l'indie pop ! Etrangement, alors que je découvrais des disques comme "Snowball" des Field Mice, les premiers House Of Love et Primal Scream, j'étais toujours obsédé par le fait de collectionner des disques des débuts du punk et de la new wave. Mais tout est devenu évident pour moi lorsque j'ai vu les Wedding Present reprendre "Don't dictate" de Penetration à l'Hummingbird, à Birmingham.
- Pour les plus jeunes qui ne connaîtraient pas encore ton groupe, peux-tu nous rappeler l'histoire des Proctors ?
Eh bien, j'ai créé The Proctors en 1993. C'était au départ un projet pour enregistrer quelques chansons avec mon ami d'enfance Adrian à la batterie et ma soeur Christina au chant. Auparavant, nous avions joué dans les Cudgels avec lesquels on a sorti plusieurs flexi-disques et un 45 tours sur le label américain Sunday Records, basé dans l'Illinois. Les Proctors à cette époque, et jusqu'en 1996, ont sorti deux 45 tours et un album sur Sunday Records. Avec Adrian, nous allions alors voir beaucoup de concerts de groupes comme les Soup Dragons, les Brilliant Corners, les Bodines, les Wedding Present et beaucoup d'autres qui ont eu une énorme influence sur nous !
- Qui compose les chansons ? De quoi parlent-elles ?
Généralement, c'est moi. Au début, Christina écrivait quelques paroles. Et sur notre dernier album, Margaret, notre chanteuse actuelle a composé quelques mélodies. Habituellement, tout commence avec une guitare acoustique et la construction des morceaux part de là. Nos chansons parlent essentiellement d'amour, de relations amoureuses, de la mort, du temps qui passe et de l'espace. Nos premiers disques, dans les années 90, devaient être enregistrés dans un temps limité en studio. On arrivait avec quelques mélodies qu'Adrian entendait et jouait souvent pour la première fois. Rien n'était vraiment préparé à l'avance. C'est comme ça que sont sortis nos premiers disques sur Sunday Records.
- Es-tu content de votre dernier album, "Everlasting light", sorti sur Shelflife ?
Globalement oui. On aurait pu faire, par-ci, par-là, les choses différement mais c'est toujours ce que tout le monde se dit, n'est-ce pas ? Je me dis que si je ne chantais pas dessus, je pourrais prendre du plaisir à l'écouter ! Je trouve ça déplaisant d'entendre sa propre voix ! Et puis ça a été vraiment super de pouvoir enregistrer avec Ian Catt, le producteur de Saint Etienne et des Field Mice, et avec Terry Bickers, de House Of Love, qui est l'un de mes guitaristes préférés. On a passé un excellent week-end. Il est resté avec nous et c'était vraiment un moment fantastique !
- Il y a deux ans, vous avez joué en France. Comment était-ce ? As-tu quelques bons souvenirs à nous raconter ?
Nous avons joué à Limoges et c'était réellement fantastique ! Quel festival ! Les gens étaient détendus et amicaux. On a été rejoints sur scène par des membres des Garlands, un autre groupe de Shelflife, et le concert s'est vraiment bien passé. C'était aussi super de pouvoir rencontrer Michael qui a fait partie d'un de mes groupes favoris, les Field Mice. Je crois que l'on a passé pas loin de six heures à parler de musique. L'année dernière, nous avons aussi été invités à jouer à Paris, pour une soirée "Another Sunny Night" avec les 14 Iced Bears. Après le concert, nous sommes sortis pour prendre "quelques" verres avec les organisateurs et les membres de l'autre groupe. Et ça s'est prolongé de manière très fun jusqu'au moment du petit déjeuner !
- Quels sont tes groupes favoris du moment ?
Eh bien, je me rappelle avoir pogoté de manière incontrôlable sur les Brilliant Corners lorsqu'ils ont joué au festival "Scared to get happy", l'année dernière à Londres. J'ai payé tous ces efforts le lendemain ! En fait, j'ai bien peur d'être resté scotché dans le passé en me contentant des groupes pop de la fin des années 80. Mais sinon, j'aime vraiment beaucoup le dernier album de Violens et aussi les Burning Hearts. Et bien sûr, tous les groupes qui vont jouer au Birmingham Popfest !
- Justement, tu organises le Birmingham Popfest ce week-end. Peux-tu m'en parler un peu ? Comptes-tu renouveler l'expérience ?
Oui bien sûr ! Organiser un Popfest était une idée un peu folle qui a échappé à tout contrôle ! Mais je suis vraiment impatient d'y être ! Bon, nous n'avons pas pu avoir tous les groupes que nous voulions. Nous espérons donc pouvoir rectifier la situation en organisant un autre festival l'an prochain. Et pour tout savoir au sujet de ce Popfest, voici l'adresse du site : http://birminghampopfest.wordpress.com
- Quels sont les projets pour les Proctors ?
Nous avons joué à Hambourg le 4 avril et le 5 avril à Berlin. Nous avons d'autres concerts prévus le 9 mai à Rome, le 10 mai à Milan, le 16 mai à Copenhague et au festival "Going up the country" le 7 juin. Ce concert pourrait bien être le dernier jusqu'à nouvel ordre car j'ai vraiment envie de me concentrer sur le groupe en tant que projet discographique. Sinon, nous allons aussi sortir un nouvel EP en mai sur Dufflecoat Records.
- Le mot de la fin...
Supercalifragilisticexpialidocious !